Supported projects

Maladies infectieuses et Imagerie par spectrométrie de masse, INFECT-MALDI

Coordinator :

Jérôme Estaquier

Partners :

UMR 1161 VIROLOGIE: ENVA, INRAE, ANSES

INSERM

Financement :

MALDI IMAGING et EQUIPEMENTS
CRYOSTAT

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les maladies infectieuses demeurent parmi les trois principales causes de décès dans le monde. En plus de l’infection par le VIH, qui reste un problème de santé publique, les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe diversifié de maladies transmissibles qui prévalent dans les pays tropicaux et subtropicaux et affectent plus d’un milliard de personnes. Si l’impact des maladies infectieuses pour la Santé animale est indéniable, une vision complète demeure extrêmement sommaire. On estime que cet impact est de l’ordre de 20% sur la production des aliments d’origine animale en Royaume-Uni et de plus de 50% dans les pays en voie de développement (Initiation of Global Burden of Animal Diseases Programme, Lancet 2018). Dans une ère de profondes perturbations environnementales causées par les changements climatiques et les altérations de l’écologie, ainsi que les déplacements des populations, il existe une convergence de conditions favorisant l’émergence de nouvelles infections et la transmission des maladies à vecteurs en modifiant les aires de répartition des espèces d’insectes, comme le moustique, les phlébotomes ou encore les tiques. Ainsi, outre les problèmes de santé publique pour l’Homme, on observe également une recrudescence des maladies infectieuses chez les animaux qui peuvent s’avérer des réservoirs pour l’Homme comme la leishmaniose avec une répartition géographique en extension, ou l’infection par le virus de l’encéphalite à tiques qui est la plus importante arbovirose européenne. L’émergence de résistances aussi bien bactérienne, parasitaire que virale nécessite de mieux appréhender la pharmacodynamique des molécules thérapeutiques. La crise sanitaire de la vache folle, et le rôle de l’agent non conventionnel comme le prion requiert de développer de nouvelles stratégies de diagnostics et thérapeutiques. Je terminerai simplement pour dire que cette demande, malheureusement, s’inscrit dans la crise sanitaire actuelle en lien avec cette nouvelle pandémie, le SARS-CoV-2 qui conduit à des atteintes pulmonaires graves ainsi que des atteintes hépatiques et rénales, le décès de plusieurs centaines de milliers de personnes, et à mettre une économie exsangue démontrant l’importance de disposer d’outils et d’infrastructures de recherche permettant de répondre à ces questions de santé publique en lien avec les agents infectieux. L’objectif de cette demande est d’acquérir un spectromètre de masse par imagerie (MSI) afin d’étudier dans un contexte infectieux les processus qui se produisent au sein des tissus, d’identifier les entités moléculaires impliquées et leurs localisations spatiales, comprendre la pharmacodynamique et la biodistribution des molécules thérapeutiques en lien avec les agents pathogènes ou encore les vecteurs eux-mêmes dont les besoins en outils d’analyse sont prégnants. Ainsi, l’imagerie par spectrométrie de masse est une technologie de rupture qui permet d’appréhender les interactions entre les pathogènes, et ce quel que soit l’hôte ou le tissu étudié.