Projets soutenus

Relations humain – animal : mêmes maladies, même environnement et même sensibilité

Responsabilité scientifique :

PONSART Claire

Partenariat :

Laboratoire de Santé Animale

Financement :

Manifestation scientifique

Aux côtés de la peste depuis le Moyen -âge et de la grippe aviaire du 19ème siècle, la pandémie COVID-19 est très probablement une zoonose due à l’introduction d’un coronavirus à partir d’un réservoir animal encore non identifié, comme environ 75 % des maladies émergentes répertoriées chez l’humain (Conseil scientifique COVID-19, 2022). Les liens complexes et multiples entre la santé des êtres vivants, la biodiversité et l’environnement sont identifiés par les scientifiques et les acteurs de la santé par le terme « Une seule santé ». Il fait appel à des experts de différents domaines pour travailler ensemble afin d’aborder les problèmes complexes liés à la santé de tous. Sur le plan de la recherche, la collaboration entre différentes disciplines scientifiques implique de mettre en cohérence leurs concepts pour élaborer un langage commun (Olive et al., 2022). L’objectif est de mieux comprendre les interactions entre monde animal et espèce humaine et développer la collaboration trans- et inter-disciplinaire entre médecine humaine, médecine vétérinaire et les sciences sociales. Des premières domestications au Néolithique au souci actuel de la biodiversité, les rapports avec les bêtes, et l’imaginaire qui s’en est nourri, sont de formidables révélateurs des sociétés humaines. L’impact sanitaire des animaux sur les humains s’explique en étudiant les productions animales, les conditions d’élevage, les relations avec les animaux de compagnie et la faune sauvage. Dans ce contexte, la notion d’espace sont des facteurs importants à prendre en compte : espace vital, espace de proximité, contacts lors de rencontres. Par ailleurs, les sciences humaines et sociales sont considérées comme une partie de plus en plus importante des approches “One Health”, parce qu’elles permettent d’expliquer les risques locaux d’émergence d’agents infectieux, notamment en lien avec les pratiques culturelles. Par exemple, les contacts avec les corps des défunts et leurs funérailles ont été un élément moteur majeur de la propagation du virus Ebola en Afrique, et dans le cas du SARS-CoV-2, la propagation initiale est probablement liée à la tradition chinoise des marchés d’animaux vivants (Estebanez et Boireau, 2022).